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Le Bank run comme danger existentiel

Retraits massifs

La fermeture par les autorités américaines de Silicon Valley Bank, de Signature Bank et de Silvergate, est directement liée au Bank run express. En effet, Silicon Valley Bank (SVB) a notamment été envoyée au tapis à cause d'une vague de retraits sans précédent. De plus, sans l’intervention de la de la banque centrale suisse (BNS), Crédit Suisse aurait pu subir un Bank run gigantesque. 

En préambule, un Bank run est synonyme de demandes massives et simultanées de retraits d'argent par les clients d'une banque. Si cette dernière à un bilan constitué d’actifs peu liquides et/ou générateurs de moins-values, elle a du mal à honorer ces retraits massifs sans l’intervention de la banque centrale. Ceci est d’autant plus problématique et générateur de défaillance dans le cas d’une grande banque comme Silicon Valley Bank. 

En effet, cette dernière a collecté énormément de dépôts (173 Mrds $ de dépôts), notamment grâce aux levées de la Tech américaine. Pour rentabiliser le placement de cette manne financière, SVB a eu la mauvaise idée de réaliser des placements significatifs en obligations de maturité de MLT. Ainsi, la hausse brutale des taux a provoqué des moins-values latentes importantes (entre -20% et -30%) que la banque a été obligée de matérialiser pour faire face aux retraits de plus en plus importants. In fine, avec l’ébruitement des difficultés, le Bank run s’est déclenché, mettant la banque à genoux. 

Toutefois, cette défaillance qui est la plus importante d’une banque depuis la crise financière de 2008, ne devrait pas se propager théoriquement aux autres banques importantes après la garantie donnée aux déposants des banques américaines. Néanmoins, la méfiance demeure de mise car au-delà du choc de liquidités, la crise bancaire peut aussi se propager via la chute des cours boursiers ce qui alerte les clients tout en fragilisant la capacité de levée de fonds. 

Le meilleur exemple d’une version boursière du Bank run est celui de la sanction boursière des banques européennes lors de la séance du mercredi (ex: -12,18% pour SG et -10,11% pour BNP Paribas) dans le sillage du Crédit Suisse (-24,24%) qui n’arrive toujours pas à diminuer les flux sortants tout en étant lâché par son principal actionnaire. Finalement, ce sont les 50 milliards de francs suisses (50 Mrds d'euros) de la banque centrale suisse (BNS), qui ont pu calmer cette crise.